A la fois complexe et structuré, ce blanc grec bio séduit ceux qui aiment marcher hors des sentiers battus.

Qui diable a entendu parler du malagousia ? Peu de monde a priori. Pourtant, dans un monde où chardonnay et sauvignon blanc génériques dominent trop souvent nos choix de bouteilles, ce cépage blanc originaire du nord de la Grèce, à la fois rafraîchissant et intrigant, se tente. Mieux, il se déguste avec plaisir.

Avec une robe aux reflets jaune paille, il offre un premier nez assez minéral qui cède ensuite à de jolies volutes d’agrumes, avant de finir sur des arômes d’abricots mûrs et de roses. Rond et soyeux en bouche, on y retrouve en plus des notes très agréables de garrigue et de romarin. Tout au long, il garde une belle acidité – ce qui le rend le compagnon idéal de ceviches ou de fruits de mer.

Si peu de gens connaissent le malagousia, comme d’ailleurs les 350 à 400 variétés indigènes que recèle la Grèce, c’est parce que ce vignoble méditerranéen a longtemps fait primer les volumes sur la qualité. Ce n’est que dans les années 1970-1980 que quelques pionniers se sont intéressés à leur patrimoine viticole. En 1996, Michalis Giannikos, qui venait d’hériter de ce domaine situé à Mycènes dans la région du Péloponnèse, a suivi cette tendance, en reprenant la vieille activité familiale (le domaine date de 1896). Il a cependant modernisé la cave, introduit de nouvelles techniques tout en plantant des vignes, dans la région de Corinthe, une étroite bande de terre qui relie le Péloponnèse à la Grèce continentale et dont est issu ce vin. Aujourd’hui, ses vignes s’étendent sur huit hectares, toutes cultivées en bio. Là n’est pas sa seule singularité : Michalis Giannikos est aussi un fervent adepte des monocépages à l’image de ce 100% malagousia, maintes fois primé par la critique.